Aujourd’hui je vais tuer le mythe du nuage de données ou cloud de Google Drive, Dropbox et consort. Pour mettre à disposition des données il faut une infrastructure (serveurs / datacenters). Les acteurs sur le marché du cloud privé ne sont pas tous très clairs sur ce point !
Des grands acteurs US aux petits Européens, voici les résultats de mes recherches. Retour à la réalité.
Google Drive

Je commence par le plus facile avec Google Drive. Google est assez transparent sur ces datacenters et a mis en ligne un site pour informer le public sur ses infrastructures. On remarque que c’est du solide. Google gère ses propres datacenters et assemble ses propres serveurs.
Par contre, ou sont stockées vos données ? Même si Google à des datacenters en Europe rien ne dit que vos données s’y retrouvent et pas aux USA. Ou est le problème ? Nos amis ricains sont moins tatillons quant à la protection des données privées que nous ne le sommes sur le vieux continent. La transparence a ses limite cloud ou pas.
SkyDrive by Microsoft
Tout comme Google, Microsoft gère ses propres datacenters tant en Europe qu’aux USA. Par contre l’information n’est pas aussi facile à trouver que pour Google. J’ai néanmoins pu trouver une vidéo ou Microsoft montre la conception de ces datacenters. La video ne parle que de Chicago et Dublin.
Par contre pas d’information spécifique sur quel datacenter ou sont stockées les données de nos comptes Skydrive. USA ou Europe : même commentaire pour vos données personnelles.
http://www.youtube.com/watch?v=hOxA1l1pQIw
Mega, cloud by Kim
Conséquence de la chute de Megaupload, on aurai pu penser que Mega ne soit pas très bavard sur les prestataires de services. En effet, contrairement à Microsoft ou Google, Mega ne gère pas sa propre infrastructure de cloud computing. Les neo-zelandais ont des contrats avec plusieurs hébergeurs web.
Sur la page de Mega.co.nz Instra Coporation, un hébergeur Australien est clairement identifié. Par contre, pas moyen de trouver la localisation des datacenters de Instra. Une chose est sur: ils ne sont pas aux USA. On le comprend sur le site de Mega.
Mega ne veut pas se satisfaire d’un seul hébergeur. Ils souhaitent éparpiller les données de leurs clients sur des serveurs répartis sur plusieurs datacenters et autant d’hébergeurs. Condition indiscutable: ne pas être situé aux USA ou soumis au Digital Millennium Copyright Act… suite aux ennuis de Megaupload.
Parmi les autres fournisseurs on pourrait nommer Datacenter Luxembourg au… Luxembourg. En effet, Xavier Buck, un des fondateurs de cet hébergeur (aussi dernière eurodns) ne cache pas son investissement dans le projet Mega.
Stratégie de Mega: beaucoup de petits nuages pour faire un gros nuage nébuleux.
Mise à jour Février 2016: Kim Dotcom à quitté la gestion de la société fin 2013 sur un désaccord sur la politique de la société. Tant Instra Corporation en Australie que Datacenter Luxembourg affirment toujours via la presse ou leur site web être partenaire de Mega pour le stockage des données.
Dropbox
Tout le monde connaît Dropbox: c’est le cloud du peuple ou pas loin.
Pourtant Dropbox n’a aucun datacenters et ne s’en cache pas… ou pas beaucoup. En effet, il faut chercher dans la FAQ en anglais pour trouver la réponse. Malheureusement Dropbox n’a pas encore traduit cette information en français.
Quand vous stockez des fichiers sur Dropbox, ils sont en réalité stockés chez Amazon. Quoi ? Que vient faire ce vendeur de bouquins dans l’histoire ? AWS, une filiale d’Amazon a développé pour sa société mère toute une série de services informatiques qu’elle vend maintenant aussi à des sociétés tierces. Dropbox utilise Amazon S3 qui est un service de stockage de données.
Les datacenters d’Amazon S3 sont situées sur quatre continents.
Le mythe du petit nuage en prend un coup hein !
hubiC
Ici, c’était trop facile. L’information est sur la page d’accueil d’hubiC. Vos données seront stockées dans trois datacenters en France à Roubaix et Strasbourg.
Tout comme Google et Microsoft, OVH assemble ses propres serveurs et exploite ses propres datacenters. Ils sont d’ailleurs en train d’en construire un à Graveline, pas loin de Dunkerque Dès qu’il sera opérationnel, hubiC y logera une partie de ses serveurs.
Rien à redire. Ils sont trop terre à terre ces Chti.
Wuala
Allez, un dernier pour la route. Wuala est un autre acteur européen du cloud personnel. Racheté par LaCie il cultive le produit “Swiss made” et sécurisé.
On pourrait dès lors s’attendre à un ou plusieurs datacenters en Suisse pour entretenir ce “Swiss made”. C’est en fait un mixte de Suisse, France et Allemagne. Il faut chercher l’information cachée tout en bas de page en dessous de gros pavés sur la sécurité du cloud Wuala.
Mais ou plus précisément ? J’ai trouvé l’information sur le Wuala Status Blog. C’est par là que Wuala informe ses clients des incidents techniques. Souvent, ils y reportent des liens vers les pages d’information de leurs propres fournisseurs (c’est pas moi c’est l’autre !). J’en ai trouvé 2 sur les 3.
- en France: OVH (voir ci-dessus chez hubiC).
- en Suisse un datacenter non identifié à Zurich (peut-être propre à Wuala ?)
- en Allemagne: Hetzner Online (datacenters à Nuremberg et Falkenstein)
Mise à jour Février 2016: Wuala a fermé ses portes. Lacie, son actionnaire, se concentre désormais uniquement sur les disques durs externes.
Vous l’avez compris, l’habit ne fait pas le moine même dans les nuages.
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